Fondé en 1946, l'UNICEF (United Nations International Chidren's Emergency Fund) soutient la cause des droits de l'enfant. C'est la seule organisation des Nations Unies consacrée exclusivement aux enfants, qui travaille avec d'autres parties des Nations Unies, des gouvernements et des organisations non gouvernementales, afin d'améliorer leurs conditions de vie dans les pays sous développés ou en voie de développement.

L'UNICEF a très souvent profité de l'appui de personnalités internationalement reconnues, mais Audrey Hepburn a certainement été une des plus célèbres et charismatiques.


À la fin des années 1980, sa carrière d'actrice touchait à sa fin, ses deux fils étaient grands, et elle vivait en Suisse avec son compagnon Robert Wolders. Au lieu de prendre sa retraite, elle commenca le travail qui occuperait les cinq dernières années de sa vie : Ambassadeur Spécial pour l'UNICEF. En plus de son amour pour les enfants, son engagement sera une forme de reconnaissance pour les Nations Unies, qui l'avaient sauvée à la fin de la Second Guerre Mondiale en Hollande, alors qu'elle souffrait de malnutrition.

Fin 1987, Audrey fut invitée à honorer un festival de musique international "Aux enfants du monde entier" à Macao. Les bénéfices du concert devaient aller à l'UNICEF. Après le concert, Audrey demanda : "N'y a t-il pas quelque chose de plus que je pourrais faire pour l'UNICEF ?"
Audrey fut officiellement nommée Ambassadeur de Bienveillance le 8 mars 1988.

Les fonctionnaires de l'UNICEF auraient déjà été contents si Audrey n'avait fait que de la figuration. Mais elle s'impliqua énormément dans son rôle. Elle se rendit en Ethiopie, au Soudan, au Bangladesh, au Viêt-nam, et plusieurs autres pays. Quand elle ne visitait pas ces pays, elle aidait à lever des fonds pour l'UNICEF. Comme elle disait : "Je suis heureuse d'avoir un nom, parce que je l'utilise pour ce qu'il vaut. C'est comme un bonus que ma carrière m'a donné."
De son travail pour l'UNICEF, Audrey dira aussi : "J'ai auditionné toute ma vie pour ce rôle et je l'ai finalement obtenu."


A travers son travail pour cette organisation, elle employa son image et l'intérêt que les gens lui portaient pour attirer l'attention du monde à sa cause. Elle n'apparaissait pas seulement pour soutenir la bonne cause, mais voyageait aussi beaucoup dans des pays en conflit pour évaluer la situation des enfants. Ses appels très sensibles pour les enfants lors de ses visites en Ethiopie, en Somalie et au Soudan ne peuvent pas être oubliés.


Le grand nombre d'images d'Audrey dans le Tiers-Monde pourrait donner l'impression qu'elle a fait des douzaines de missions pour l'UNICEF. Bien qu'ayant travaillée un peu plus de quatre ans pour l'organisation, elle en fit à peine plus d'une dizaine, mais leurs impacts furent de plus en plus importants.

En 1993, l'Académie la récompensera à titre posthume du "Jean Hersholt Humanitarian Award" pour son travail en tant qu'ambassadeur de l'UNICEF pour les enfants du monde entier.

Ethiopie, du 14 au 18 mars 1988

C'était sa première nomination pour l'UNICEF qui devait au départ attirer l'attention sur le pays le plus pauvre du monde. Des millions de gens étaient affamés à cause de la sécheresse et de la guerre civile. Ceux qui survivaient étaient extrêmement sous-alimentés, beaucoup d'entre eux rendus aveugles par le manque de vitamine A. Les camps de réfugiés, surpeuplés, étaient potentiellement des camps de la mort à cause des épidémies.
Cette mission permit d'apporter 18 tonnes de lait et de rénover le système d'approvisionnement en eau potable. Audrey visitera un centre de distribution alimentaire, un orphelinat, un chantier de construction d'un barrage, et diverses projets de reboisement, de terrassement et d'élevage.
Audrey déclarera : "J'ai le coeur brisé. Je suis désespérée. Je ne peux supporter l'idée que deux millions de personnes sont en danger imminent de mourrir de faim, beaucoup sont des enfants, et non parce que des tonnes d'alimentation entassées dans le port de Shoa ne peuvent pas être distribuées. Au printemps dernier, on a ordonné aux membres de la Croix-Rouge et de l'UNICEF de se retirer des provinces du nord à cause de deux guerres civiles simultanées."
"Je suis allée dans une zone en guerre et j'ai vu des mères et leurs enfants qui avaient marché pendant dix jours, même trois semaines, cherchant de la nourriture [...] Le Tiers-Monde est un terme que je n'aime pas beaucoup, parce que nous sommes tous un monde. Je veux que les gens sachent que la plus grande partie de l'humanité souffre [...]"
"Je pense qu'aujourd'hui, il n'y a jamais eu autant de soufrances en autant de lieux au même moment. En même temps, il n'y a jamais eu antant d'espoir. Nous avons le plus grand cadeau que l'humanité puisse probablement offrir aux enfants, qui est "La Convention sur les Droits de l'Enfant." Deux cents cinquante mille enfants meurent chaque semaine - la semaine dernière, la semaine prochaine - et personne n'en parle vraiment. C'est la plus grande honte et tragédie de notre temps. Et elle doit s'arrêter."

Mission en Ethiopie (1988) (1,99 Mo) (Real Player G2 nécessaire)

Turquie, du 23 au 26 avril 1988

La priorité en Turquie était l'immunisation des enfants contre les six principales maladies mortelles : rougeole, tuberculose, tétanos, coqueluche, diphtérie et poliomyélite. L'UNICEF et l'Organisation Mondiale pour la Santé avaient conjointement mis en place un travail d'immunisation universelle des enfants en 1990, et leurs efforts sauvaient maintenant trois millions de vies chaque année.
Audrey déclarera que la Turquie était "le plus bel exemple de la capacité de l'UNICEF à fournir des compétences d'organisations brillantes en association avec des nations coopératives."
"Nous avons notifié au gouvernement que leur mortalité infantile était très haute. Le gouvernement Turc a envoyé un groupe à New York pour étudier le programme nous avions achevé en Colombie. Ce groupe est revenu et un programme d'immunisation total a été planifié en quatre mois. Le président turc et le premier ministre sont passés à la télévision, les enseignants ont parlé de leurs bureaux et les imams de leurs chaires. L'armée nous a fourni ses camions et les poissonniers leurs chariots pour les vaccins, et une fois la date décidée, il n'a fallut que dix jours pour vacciner le pays entier. Pas mal."

Vénézuela, du 15 au 18 octobre 1988

Pour sa première visite officielle en Amérique latine, Audrey visita une communauté rurale. Elle y inaugura un centre prévu pour des activités préscolaires, des cours de formation pour adultes, des réunions et soirées.
Dans un quartier pauvre de Caracas, elle se rendit dans un centre dédié à l'enfant et la famille.

Equateur, du 19 au 29 octobre 1988

Audrey visita divers centres ayant des programmes préscolaires, des services de protection de l'enfance, des formations aux travailleurs volontaires.
Elle rencontrera le président Rodrigo Borja pour lancer un projet visant à intensifier la lutte contre la pauvreté, et à fournir des services aux populations des Andes.

Guatémala, du 5 au 6 février 1989

Audrey inaugurera un système de fourniture d'eau potable dans les montages au dessus du lac Atitlan.
Elle dira : "Celui qui ne croit pas aux miracles n'est pas réaliste [...] J'ai vu le miracle de l'eau que l'UNICEF a aidé à rendre réel. Quel bonheur de savoir que toutes ces fillettes n'auront plus à parcourir tous ces kilomètres à pied, comme leurs mères devaient le faire avant pour avoir de l'eau, puisque maintenant elles l'ont sur place. L'eau est la vie, et l'eau propre signifie la santé."

Honduras, du 7 au 8 février 1989

Après avoir rencontré le président José Azcona, Audrey visita un projet de communauté urbaine équipé d'un nouveau système économique d'eau. Elle visita aussi divers centres de soins journaliers que l'UNICEF avait aidé à construire et meubler.

Salvador, du 9 au 11 février 1989

Après un entretien avec le président Duarte, Audrey visita plusieurs projets pour la santé et l'éducation.
Dans une communauté urbaine de gens déplacés par un tremblement de terre en 1986, elle participa à une séance de santé familiale où les mères étaient vaccinées. Audrey administra elle-même le vaccin oral aux enfants.
Puis elle se rendit dans une autre communauté pour parler du programme "Alphabétisation par la radio", permettant au moyen d'émissions de radio et de livres de travail, d'aider les gens illettrés des taudis urbains comme des régions éloignées.

Mexique, du 12 au 13 février 1989

Après une interview à la télévision, elle se rendit dans un petit village qui inaugurait son premier système d'eau potable installé par l'UNICEF. Ensuite, elle se rendit au centre de santé pour montrer comment préprarer un médicament contre la diarrhée, et administrer un vaccin oral contre la polio.
La visite d'Audrey et de l'UNICEF fut l'occasion d'une grande journée de fête pour ce village.
Le lendemain, à Acapulco, elle fit le discours d'ouverture d'une conférence internationale de PDG des principales entreprises du pays. Elle parla de l'effet de la crise dans la protection de l'enfance, et sur les besoins des enfants et de leurs familles.

Soudan, du 12 au 14 avril 1989

Audrey visita le Soudan pour suivre l'opération patronné par l'UNICEF appelé "Ligne de Sauvetage du Soudan". Son but était d'apporter de la nourriture dans le sud du Soudan, qui était coupé de toute aide par la guerre civile. Audrey et Rob Wolders donnèrent le départ du premier bateau transportant de la nourriture et des médicaments sur le Nil, de Khartoum vers Kosti, puis aux 18 premiers wagons d'un train d'approvisionnement de la gare de Rabak.
Elle déclara : "Rien que le mois dernier, durant cette guerre civile la plus brutale, 20000 orphelins affamés se sont enfuis du Soudan pour l'Ethiopie. Beaucoup d'entre eux ne l'avaient jamais fait. Soit ils sont morts de faim sur la route, soit ils se sont noyés dans la rivière qui sépare le Soudan de l'Ethiopie."

Mission au Soudan (1989) (1,43 Mo) (Real Player G2 nécessaire)

Thaïlande, du 15 au 18 octobre 1989

Audrey arriva à Bangkok après un voyage en Australie de 9 jours pour soutenir les efforts de l'UNICEF.
Elle alla sur le terrain en commençant une longue visite des quartiers des docks, où elle rencontra Mme Proteep Hata, connue comme "l'Ange des Taudis de Thaïlande". Le but d'Audrey était de souligner les efforts réalisés par la fondation Proteep pour les enfants défavorisés de ce quartier de la ville.

Mission en Thaïlande (1989) (1,56 Mo) (Real Player G2 nécessaire)

Bangladesh, du 19 au 24 octobre 1989

Audrey visita plusieurs projets dans diverses régions du pays, comme une école sponsorisée par la "Commission d'Avancement Rural", un projet d'amélioration de l'habitat et de suppression des taudis, d'une clinique de vaccination, ainsi qu'un centre de santé rural.
Puis elle visita l'administration centrale pour le programme de vaccination sponsorisé par l'UNICEF, où elle rencontra le ministre de la santé. Le soir, le maire de Dhaka donna une grande réception pour Audrey, qui prit la parole devant les 2000 invités.
Elle profita du 24 octobre, le Jour des Nations Unies, pour tirer la sonnette d'alarme en parlant des efforts à faire pour freiner le taux de mortalité des enfants du Bangladesh, et en préconisant d'accélérer le programme de vaccination.
Elle déclara : "Il y a toujours à peu près 10000 enfants estropiés chaque année par la polio, et à peu près 30000 deviennent aveugles faute de vitamine A. Cela ne coûte que 40 cents pour donner à un enfant suffisament de vitamine A pour une année, et moins d'un dollar pour le vacciner contre la polio. La survie des enfants pauvres n'est possible que par le moyen de la vaccination, de soins de santé, d'éducation et de préservation de l'environnement."

Viêt-nam, 1990

Ce fut probablement le voyage d'Audrey le moins couvert par les médias américains, les blessures de la guerre du Viêt-nam étant toujours ouvertes. Le but principal était d'obtenir du gouvernement l'aval pour des programmes d'immunisation et de purification de l'eau.

Mission au Viêt-nam (1990) (2,01 Mo) (Real Player G2 nécessaire)

Somalie, septembre 1992

En Somalie, la dernière mission d'Audrey, huit millions de personnes étaient en train de mourrir de faim. Elle déclara : "Apocalyptique. J'ai marché dans un cauchemar. J'avais vu la famine en Ethiopie et au Bangladesh, mais je n'avais rien vu de tel [...] Pire que ce que j'aurai pu imaginer. Je n'ai pas été préparée pour cela. C'est difficile d'en parler parce que c'est indescriptible."
Alors qu'elle survolait le désert entre Nairobi et Kismayu, elle déclara : "La terre est rouge, le rouge extraordinairement profond d'une terre cuite. Et vous voyez les villages, les camps se déplaçant, et la terre est toute ondulée autour d'eux comme un fond sous-marin. Mais ce sont des tombes. Partout il y a des tombes. Le long de la route, autour des chemins que vous prenez, le long des lits de rivières, près de chaque camps il y a des tombes."
La Somalie était probablement sa mission la plus dure. En revenant elle déclara "J'ai été en enfer. [...] Je ne m'en remettrai jamais."
"S'occuper d'enfants n'a aucun rapport avec la politique" disait-elle. "La survie, c'est de cela dont il est question. Je pense qu'avec le temps peut-être, au lieu d'avoir une politisation de l'aide humanitaire, il y aura une humanisation de la politique."

"Il n'y a pas si longtemps, l'Afrique se suffisait à elle-même et l'agriculture était très développée. En Ethiopie, comme en Somalie. Mais les pays occidentaux, du temps où ils avaient en charge ces pays, n'ont rien fait pour les développer. Ils les ont vite oubliés ! Le temps de l'Armée du Salut est révolu, les ONG sont puissantes. Elles peuvent s'organiser en lobbies. Les gouvernements vont devoir désormais compter avec elles et avec l'opinion publique. La naissance en France d'un ministère de l'Action Humanitaire est un exemple qui devrait être suivi dans d'autres pays. Nous avons une nouvelle arme pour lutter contre la misère du monde, c'est celle de l'information. Nous ne pouvons pas dire, comme nous l'avons fait après la Seconde Guerre Mondiale, que nous ne savions pas ! Les grandes puissances ont été capables pour un peu de pétrole de lancer la guerre du Golf. Avec la Somalie, le Soudan, le Mozambique, il faut exiger d'elles une intervention comparable. La Somalie peut être sauvée."

Mission en Somalie (1992) (6.50 Mo) (Real Player G2 nécessaire)

Kenya, 1992

Photos diverses