De : Stanley Donen
Avec : Audrey Hepburn, Albert Finney, Eleanor Bron, ...
Genre : Comédie dramatique

Histoire

Mark Wallace, un architecte anglais, et sa femme Joanna sont prêts à divorcer. Après douze ans de mariage, ils se remémorent leur voyage de Londres à la Côte d'Azur, refait trois fois de suite à plusieurs années d'intervalle.
Leur première rencontre sur le paquebot avait été si belle... Il avait oublié son passeport. Elle l'avait retrouvé dans son sac ! Ils s'étaient mariés vite et, heureux, étaient partis pour leur premier voyage. Ils étaient tombés en panne, avaient croisé un minibus occupé par de séduisantes chanteuses, dont Jackie et Pat, avec qui ils s'étaient liés d'amitié. Et, toutes les filles ayant attrapé la varicelle et ayant été mises en quarantaine, ils avaient dû continuer à pied !
Deux ans plus tard, ils étaient partis avec la famille Manchester, le psychiatre Howard, sa femme Cathy et Ruth, leur fille insupportable et mal élevée.
Et puis ce fut le troisième et dernier voyage...

Suite et fin de l'histoire...

Générique

Réalisation et productionStanley DONEN
ScénarioFrederic RAPHAEL
Directeurs artistiquesWilly HOLT, Marc FREDERIX
Directeur de la photographieChristopher CHALLIS
MontageRichard MARDEN, Madeleine GUG
MusiqueHenry MANCINI
Garde robe d'Audrey HepburnKen SCOTT, Michèle ROSIER, Paco RABANNE,
Mary QUANT, Foale & Tuffin
GénériqueMaurice BINDER
Production et distribution20th Century-Fox (USA)
Durée112 minutes

Distribution

Joanna WallaceAudrey HEPBURN
Mark WallaceAlbert FINNEY
Cathy ManchesterEleanor BRON
Howard ManchesterWilliam DANIELS
Ruth ManchesterGabrielle MIDDLETON
Maurice DalbretClaude DAUPHIN
Françoise DalbretNadia GRAY
DavidGeorges DESCRIèRES
JackieJacqueline BISSET
PatJudy CORNWELL
Yvonne de FloracIrène HILDA
Un inspecteur de policeYves BARSACQ
Le douanierAlbert MICHEL
Une amie de voyage de JoannaOlga GEORGES-PICOT

Anecdotes

Stanley Donen avait déjà dirigé Audrey Hepburn dans la comédie musicale Drôle de Frimousse en 1957 aux côtés de Fred Astaire et dans la comédie policière Charade en 1963 avec Cary Grant.
Le duo Donen-Hepburn devient trio : ils tournent tous leurs films en partie ou complètement en France.
Voyage à Deux fut tourné en Grande-Bretagne et sur la Côte d'Azur pendant l'été 1966 (à Nice, Saint-Tropez, La Colle-sur-Loup et Beauvallon).
Donen avait envisagé Paul Newman pour le rôle principal mais il déclina l'offre, et c'est Albert Finney, comédien issu du théâtre, qui l'accepta.

Le générique est dû à Maurice Binder, l'auteur de ceux des films de James Bond.

C'est Stanley Donen qui imposa à Audrey de ne pas être habillée par Givenchy, pour faire écho au bouleversement du monde de la mode avec l'arrivée de nombreux jeunes créateurs et du prêt à porter. Le couple du film étant anglais, elle se devait de porter des tenus respectant les codes british de la mode. Malgré cela, au cours des essayages, Audrey refusa 75 tenues jugées trop loin de sa personnalité.
Les couturiers à la mode, français et britanniques de l'époque, rivalisèrent d'invention pour l'habiller : Ken Scott, Michèle Rosier, Paco Rabanne, Mary Quant, Foale & Tuffin.

Ce film étant non chronologique, les vêtements et la coiffure de Joanna, ainsi que les voitures de Mark, sont les seuls éléments servant de repères temporels nous permettant de reconstituer l'avancement de l'histoire et l'évolution sociale du couple.

Henry Mancini considérait sa partition pour Voyage à Deux comme sa meilleure jamais écrite pour le cinéma.

Ce film est un petit bijou d'amour vache ("Mark : J'essaie de t'imaginer grosse... Joanna : J'essaie de t'imaginer mince."). Incommunicabilité des êtres (et notamment dans la relation homme/femme au sein d'un couple), pamphlet lucide et un peu cynique sur le mariage, les illusions perdues, les utopies insatisfaites, ce film est un constat sans appel sur l'échec d'une relation. Ou plus exactement sur la faillite de la sincérité, et le triomphe du masque, du mensonge. Le désir, les fantasmes, les rêves inaccessibles devenus banals entraînent le couple dans un confort dangereux, qui ruine l'amour. Là encore, l'argent ne fait pas le bonheur. Et la réussite matérielle n'est pas synonyme d'union enrichissante.

Mais le plus grand intérêt de ce film réside dans sa star, Audrey Hepburn. Radieuse, magnifique, indispensable, les superlatifs manquent pour décrire les sensations qu'elle procure. Avec son rôle de Joanna, femme fragile et déterminée, insatisfaite et obtenant ce qu'elle veut, elle habite un personnage riche en émotions, en nuances, en apparences. Elle montre qu'elle peut tout jouer, qu'elle est de ces comédiennes fascinantes, indémodables et éternelles. De la comédie au drame, du désespoir au rire le plus total, Audrey nous fait succomber avec grâce, et Donen y trouve sa muse.

Stanley Donen reçût la récompense du meilleur réalisateur au San Sebastián Film Festival.
Audrey Hepburn fut nominée aux Golden Globe Awards pour la meilleure actrice, et Henry Mancini pour la meilleure musique.
Frederic Raphael fut nominé pour l'Oscar du meilleur scénario original.